FAQs

Le service Mensa Youth actuel a été lancé en 2015 par l’association sans buts lucratifs Mensa Belgique. Ce service est centré sur le jeune à haut quotient intellectuel (HQI) auquel nous proposons des activités et un cadre bienveillant pour s'épanouir. Dans une optique pluraliste, nous avons également conça un programme de support à l'adulte – parent, enseignant ou professionnel – sous forme de débats, conférences, groupes de parole et de soutien.

Notre troisième fer de lance est l’information : en effet, nous visons à informer les écoles, les professionnels de la santé mentale et toute autre personne intéressée par la thématique. Et ce, afin d’offrir aux jeunes HQI la meilleure intégration scolaire et sociale possible. En pratique, l'association organise régulièrement des activités telles que des tables de discussions entre parents, des jeux entre enfants à haut potentiel, des sorties dans des musées, et un camp annuel. Toutes ces activités sont conçues pour stimuler la créativité, l'ingéniosité et l'exploration chez les enfants à haut potentiel, tout en favorisant leur développement social.

Notre activité se limite à ce pour quoi nous sommes compétents : organiser des activités, organiser des conférences, diffuser une information de qualité et à jour par rapport aux connaissances cliniques et scientifiques. Nous avons eu le plaisir de collaborer à « psychologie du haut potentiel », premier livre de référence francophone à destination des professionnel.le.s et des personnes motivées. Pour ce qui est de l’accompagnement des personnes qui en ont besoin, nous les redirigeons vers des professionnel.le.s compétent.e.s et bienveillant.e.s."

Il y a selon nous deux facettes principale : la participation aux activités et la participation à la vie de l'association.

Comme le QI est sur un continuum et qu'une limite serait purement arbitraire, il n'y a pas de prérequis pour participer aux activités.

Nous souhaitons que les jeunes passent un bon moment ensemble et indiquons qu'il y a un risque qu'un jeune ayant un QI moyen se sente décalé ou pas à son aise, malgré nos efforts d'intégration, dans un groupe de jeunes ayant un QI élevé.

Pour devenir membre effectif (et notamment pouvoir voter en assemblée générale) il faut pouvoir présenter un résultat à bilan de QI standardisé et supervisé qui soit supérieur à celui de 98% de la population du pays (pour être en ligne avec les conditions demandées aux adultes pour pouvoir devenir membre de Mensa).

Oui, bien sûr ! Il semble même qu'une majorité de jeunes présentant un HQI aillent bien.

Un haut QI n’est pas synonyme de problèmes. Une majorité d'enfants, puis adolescents vivent très bien, bien intégrés dans leur vie scolaire avec une vie sociale développée. Le HQI est plutôt une force qui peut aider à surmonter des problèmes rencontrés ou en diminuer leur impact.

Les métaanalyses montrent que le taux d'échec ou décrochage scolaire diminue avec l'augmentation du QI. Certains chiffres qui circulent, notamment disant qu'1/3 des jeunes présentant un HQI sont en souffrance/décrochage scolaire, ne semblent pas avoir de sources sérieuses et sont en contradiction avec les études faites sans biais de recrutement.

Nous sommes conscients que certains jeunes peuvent être en grande souffrance, malgré leur HQI. Croire comme c'est parfois le cas que le HQI est la cause de tous leurs malheurs risque d'entraîner un retard de prise en charge des causes réelles des problèmes. Nous invitons les jeunes, les parents et les enseignants à se référer à des professionnel.le.s au fait des dernières connaissances cliniques et scientifiques pour les aider. Voir par exemple la référence francophone pour ce public : "psychologie du haut potentiel".

Thierry, père d’une fillette HQI de 6ans, témoigne :
« Je n'ai pas eu de soucis particuliers et pour ma fille, ça semble bien se passer pour l'instant (j'ai constaté que, pour certains jeunes, les problèmes pouvaient commencer bien avant 6 ans). J'en connais d'autres aussi qui ont développé une vie sociale, familiale et professionnelle qui semble tenir la route. Le point commun entre ces personnes me semble être la confiance en soi. »"

Le Point: Quelle est votre définition de l’intelligence?

Nicolas Gauvrit: Si l’on parle de l’intelligence au sens du QI, je dirais que c’est une mesure très générale de l’efficacité du fonctionnement mental (cognitif) d’une personne.

Cependant, dans un sens plus courant, l’intelligence serait plutôt la capacité d’adaptation à des situations nouvelles. Dans ce sens, elle engloberait alors une partie d’intelligence émotionnelle, de compréhension sociale et de créativité, en plus de l’efficacité cognitive.

Franck Ramus: L’intelligence est un mot du langage courant qui correspond à une simple intuition. Le concept qui a une validité scientifique est celui d’intelligence générale, qui est la résultante de l’ensemble des fonctions cognitives (langage, raisonnement, mémoire, planification, rapidité…). On peut la comprendre comme une moyenne de toutes nos fonctions intellectuelles.

Les tests d’intelligence sont des outils de mesure, qui ont des qualités et des limites, comme tout outil de mesure. Le QI est l’échelle numérique sur laquelle on rapporte les résultats des tests. Cette échelle est étalonnée sur la population pour chaque classe d’âge (moyenne de 100, écart-type de 15)."

Source : https://ramus-meninges.fr/2019/09/16/la-course-au-qi-reponses-completes-2/

Le QI (Quotient Intellectuel) fournit un indice sur la vivacité intellectuelle.

Bien qu'il n'y ait pas de définition globalement acceptée de ce qu'est l'intelligence, le QI est généralement reconnu comme un indice global qui évalue certains aspects de l'intelligence.

Cette évaluation se fait lors d'un test psychométrique standardisé qui chiffre la performance d'un individu réalisant différentes tâches intellectuelles.

Pour la plupart des personnes faisant de la recherche, c'est la même chose. Le terme HQI est juste plus explicite sur ce que cela représente.

Le haut quotient intellectuel (HQI) est le terme utilisé pour désigner un résultat situé 2 écarts types au-dessus de la moyenne à un test de QI standardisé et supervisé par un professionnel (test quantitatif). La personne HQI a donc un quotient intellectuel se situant environs dans les 2% supérieurs de la courbe de la population. Un très haut quotient intellectuel désigne un quotient intellectuel situé 3 écarts types au-dessus de la moyenne.

En citant Franck Ramus :
HQI on sait de quoi on parle: haut quotient intellectuel, 130 étant le seuil conventionnel. Haut potentiel intellectuel: le terme est moins factuel, il fait référence au devenir attendu d’une personne à haut QI. Comme c’est une hypothèse sur l’avenir plutôt qu’une description, je préfère utiliser HQI à HPI. Mais pour moi et beaucoup de gens, c’est strictement synonyme (et synonyme aussi avec surdoué). Après certains psychologues utilisent HPI dans un sens différent, en inventant des critères alternatifs, en ajoutant des critères à celui du QI (par exemple sur la personnalité ou l’hypersensibilité), et aussi parfois en relâchant les critères sur le QI. Mais ces usages ne font aucun consensus.

Source : https://ramus-meninges.fr/2023/04/27/legende-noire-fin/ commentaire du 3 mai 2023 17h32

Un test fait par un.e professionnel.le peut donner des indications sur des points forts ou des faiblesses du jeune, indiquer si le profil est homogène ou hétérogène (ce dernier pouvant être lié à des troubles).

Le chiffre tout seul n’a qu'un intérêt limité.

La ou le professionnel.le fera probablement un examen plus complet concernant le profil émotionnel du jeune. Passer un test coûte entre 150 et 250, un prix qui se justifie en ce qu’il dure plusieurs heures – parfois réparties en deux consultations – et doit obligatoirement être fait par un professionnel.

Effectué sérieusement, un test de QI apportera des indications précieuses pour comprendre et aider son enfant si elle ou il en a besoin.

Souvent les enfants à haut QI n'ont pas besoin de fournir d'efforts en classe et perdent donc l'habitude de se mettre au travail. Ce qui risque de leur poser problème plus tard.

Pour inculquer au jeune HQI le sens de l’effort, il existe autant de solution que d’enfants concernés : on peut utiliser le jeu : dans un jeu, pas question d’abandonner lorsqu’on rencontre des difficultés, il faut aller jusqu’au bout !

On peut aussi proposer à son enfant d’aborder des domaines qui l’intéressent mais où il est moins « doué » ou qui demandent un entraînement régulier : cours d’art plastique, musique, sport, autant de disciplines où il devra travailler et persévérer pour avoir un résultat.

Le père d’un garçQu'est ce que le QI ?on HQI de 7 ans, témoigne :
« Mon fils de 7 ans a effectivement beaucoup de mal à faire des efforts au quotidien, pas que au niveau scolaire. La psy qui l'a testée avait insisté sur le fait de l'habituer à en faire, mais sans nous donner vraiment de pistes concrètes. Je crois qu'il faut jongler entre deux choses : éviter de voir le programme scolaire (pas voir les choses à l'avance pour limiter l'ennui en classe) et trouver une activité où l'enfant devra trouver de la méthode, faire un effort et passer outre la difficulté pour aller jusqu'au bout. »

Thierry, père d’une fillette HQI de 6ans, témoigne :
« Quand notre fille était plus petite (3-4 ans), on faisait ça avec des jeux. On ne forçait rien mais étions attentif aux situations.

Dès qu'il y avait une difficulté et qu'elle souhaitait abandonner, nous l'encouragions lui disant notre confiance en sa capacité à y arriver, insistions pour qu'elle continue jusqu'au bout et soulignions le plaisir qu'elle avait eu en arrivant au bout (motivation intrinsèque).

L'idée était qu'elle ait plus de satisfaction à franchir l'obstacle qu'à s'arrêter devant. Cela contribuait à lui donner l'habitude et le plaisir de l'effort.

Aujourd’hui, à 6 ans, notre fille sait bien lire mais pas encore parfaitement à son goût donc elle préfère ne pas lire à voix haute, donc nous insistons plusieurs fois par semaine lors de l'histoire du soir pour qu'elle nous lise quelques phrases (qui sont déjà assez complexes) et tout le monde est content après ce petit effort. »

La notion même de « pensée en arborescence » est inconnue du monde scientifique. S'il existe bien une notion de « pensée divergente » en psychologie, évoquant celle de la pensée en arborescence, elle en diffère sur un point essentiel : elle n'est pas un mode de pensée spécifique, mais une des composantes du raisonnement normal. Cette composante peut être évaluée par différents tests dans lesquels il faut faire preuve d'imagination et trouver de nombreuses idées à partir d'un point de départ unique, comme trouver le plus grand nombre d'utilisations possibles d'un objet, ou le plus de manières possibles de terminer une ébauche de dessin. S'il est vrai que les enfants surdoués obtiennent en moyenne les meilleurs scores dans ces épreuves, les autres enfants produisent eux aussi de nombreuses idées. Ils en ont simplement, en moyenne, un peu moins (1). L'idée que les élèves ordinaires raisonnent sans bifurquer, de manière linéaire, est donc fausse. Tout comme est fausse l'hypothèse que les enfants surdoués produisent un foisonnement d'idées incontrôlable, qualitativement différent de ce que font les autres enfants.

Source : https://www.larecherche.fr/la-l%C3%A9gende-noire-des-surdou%C3%A9s

La ou le psychologue peut réaliser un rapport à destination des enseignant.e.s, reprenant les données pertinentes pour leur information. Autour de ce rapport, il est primordial de garder une bonne communication entre parents et enseignant.e.s, et avec la ou le jeune elle ou lui-même.

C’est important d’expliquer aux professeur.e.s les particularités forces et faiblesses du profil de la ou du jeune pour que le corps enseignant puisse s'approprier la démarche de ce qu'ils vont mettre en place durant la période scolaire."

Globalement oui, avec des nuances.

Gardons à l'esprit qu'un test est surtout un outil. Le résultat d'un test est exactement le résultat de la performance à la passation du test en question, ni plus ni moins.

Maintenant, il y a une certaine corrélation entre le résultat d'un test de QI et certains aspects des performances intellectuelles (corrélation variable selon le test). En schématisant, il y a peu de chances de se tromper quand on dit que quelqu'un avec un QI de 145 (3 écarts-types) aura probablement des facilités à l'école et quelqu'un avec un QI de 55 y aura probablement de grandes difficultés.

Le test WISC V par exemple est bien correlé au modèle CHC de l'intelligence. Il est donc correct de dire qu'un résultat de QI est un bon indicateur de l'intelligence générale.

Et pour l'instant, il n’y a pas d’outil plus sérieux pour factualiser certaines performances intellectuelles.

La réponse à cette question est simple : ça dépend des besoins de la ou du jeune et de la famille. Le test chez les plus jeunes est moins fiable que le test pour les 6-17 ans mais il y a des indications pour lesquelles il est quand même utile de faire un test tôt. Un.e psychologue pourra vous aider à décider.

Thierry, père d’une fillette HQI de 6 ans, témoigne :
« Le psy spécialisé de notre fille n'est pas pour faire tester trop tôt. Dans le cas de notre fille, il a fait une exception et lui a fait passer le test à 2,5 ans. L'idée était de voir si un saut de classe était approprié ou non, sachant qu'en Belgique, il est question d'immersion en langue dès le plus jeune âge. Dans ce cas, le saut de classe est plus indiqué avant la première année d'immersion (entre 4 et 5 ans). Nous voulions pouvoir prendre notre temps pour préparer les profs à l'idée du saut de classe si cela avait été indiqué. Après test et bilan émotionnel, il l'était. Nous avons fait le nécessaire, avec l'aide du psy et des profs et nous en sommes très content. 

D'après ce que j'ai compris, un risque à faire tester l'enfant trop tôt est qu'il ne soit pas assez mature pour passer le test "sérieusement". Si l'enfant fait n'importe quoi, le résultat du test ne représentera pas la réalité de l'enfant et vous aurez perdu du temps et de l'argent (et risquez d'être mal aiguillé). Notre fille a pris ça comme un jeu et elle était super concentrée - tout s'est donc bien passé. Le psy l'avait rencontrée avant pour évaluer sa maturité. »

Autre point en défaveur d'un test trop tôt : certains sub-tests ne sont pas réalisables par un très jeune enfant n'ayant pas encore une psychomotricité fine bien développée, ce qui rend le bilan moins intéressant étant donné qu’on ne peut pas tester l’ensemble des compétences.

Nous avons recréé Mensa Youth en Belgique avec un groupe de bénévoles ayant tous la même motivation : contribuer à l'épanouissement des jeunes présentant un HQI.

Dans ce groupe, il y a des talents divers. A partir de ces talents, nous créons des services. Nous ne nous inventons pas psychologue, ni enseignant, mais avec les psys, enseignants et spécialistes de l'éducation dans l'association ou proches de l'association, nous pouvons commencer à mettre des choses en place. L’équipe de Mensa Youth comprend plusieurs anciens jeunes présentant un HQI, qui mettent leur motivation et leurs talents actuels au développement d’un groupe centré autour du jeune HQI.

Nos activités sont ainsi conçues pour l’épanouissement de ces jeunes et de leur entourage. Les activités pour enfants et adolescents HQI sont toujours encadrées par des animateurs sensibilisés et bienveillants, HQI pour la plupart, et donc plus aptes à accompagner ces jeunes.

Quant à ce que nous organiserons pour les adultes concernés : conférences, rencontres, groupes de parole, etc… ce seront toujours des professionnels du domaine qui s’en chargeront.

Voilà en quoi nous pensons que Mensa Youth est qualifiée pour prendre en charge les jeunes HQI, en tenant compte de leurs particularités et de leurs besoins, tout cela dans un contexte qui reste – et doit rester – de l’ordre de la rencontre et de la découverte. Venir aux activités de Mensa Youth ne remplace pas la consultation d’un professionnel lorsque c’est nécessaire !

L’apprentissage scolaire ne se limite pas seulement aux matières académiques. Aller à l’école c’est avant tout apprendre à vive en société, à respecter des cadres et des limites, à s’intégrer dans une structure et dans un groupe social.

Faire les exercices même si l’enfant les trouve « bêtes » est une bonne manière de lui apprendre à se plier aux règles. Cependant, cela peut aider l'enfant (HQI ou non) de comprendre pourquoi on lui impose telle ou telle chose.

Essayez donc de lui expliquer la finalité : que même si l’exercice en lui-même semble facile, le challenge est ailleurs !

Thierry, père d’une fillette HQI de 6ans, témoigne :
« Quand elle était plus petite, elle refusait souvent de faire les coloriages. Elle dépassait alors qu'elle souhaitait ne pas dépasser et cela la démotivait. Nous lui expliquions alors : ta tête apprend plus vite que ta main, en faisant l'exercice consciencieusement, ta tête aide ta main à apprendre, par exemple pour pouvoir écrire plus tard" ou "ton challenge, c'est de faire cet exercice barbant consciencieusement" »

Le test Mensa a pour but de déterminer si la personne est admissible à Mensa. Il donne le QI total et le pourcentage de la population qui atteindrait ce total.

Pour mieux se connaître, un test plus complet est nécessaire. Toutefois, le test de Mensa étant un test de groupe, il est peu cher (50 € en Belgique en 2022) par rapport à un test plus complet qui est individuel et demande plusieurs heures avec un.e professionnel.le.

Le test de Mensa donne donc plus une bonne idée des performances générales qu'une vue détaillée.

Note : Mensa Be n'est pas en mesure pour l'instant de proposer de test pour les jeunes de moins de 15 ans.

Il nous semble que la première chose à faire est d’en discuter avec la ou le jeune, pour essayer de comprendre ce qu'elle ou il souhaiterait. Si le souci vient d'une dynamique de groupe, l’enseignant.e peut avoir des moyens d'action, même si elle ou il n'y pense pas de prime abord. Si les profs ne peuvent pas obliger les enfants à s'aimer, elles et ils peuvent par contre empêcher certaines dynamiques de se mettre en place et en favoriser d'autres. Par des jeux, des activités en petits groupes ou des discussions de classe, l’enseignant.e peut briser le cercle de l’exclusion.

Assurez aussi à votre enfant un espace – que ce soit avec vous, avec un autre adulte ou avec un psychologue – où elle / il puisse parler de son exclusion sans honte et sans jugement. Il est important qu’elle / il sente que ce n’est pas de sa faute, qu’il n’y a rien qui va de travers chez elle / lui.

Nous sommes malheureusement dans une société où on pointe le mauvais plus vite que le bon. Il est important de faire comprendre et intégrer à son enfant que ce n’est pas parce qu’elle / il fait des fautes qu’elle / il est nul. Les critiques remettent en cause ce qu’elle / il fait et non ce qu’elle / il est !

Essayez d’en discuter avec l’enseignant.e, que ce soit directement ou par l’intermédiaire d’un.e de ses collègues, directrice / directeur, du PMS, de l’éducatrice / éducateur etc… Parfois la ou le prof ne se rend simplement pas compte de l’impact qu’ont certaines de ses paroles !

Si rien ne change, prenez ça comme une leçon de vie pour votre enfant. Et chargez-vous de l’autre côté de la balance : soulignez les points positifs et les progrès, mettez en lumière la diminution des fautes. Attention de rester crédible et de parler de faits réels (par exemple : ne pas dire bravo pour un succès alors que c'est un échec, mais dire bravo pour avoir fait le test sérieusement et pour avoir appris quelque chose).

Thierry témoigne :
« Nous avons déjà eu ce type de problème avec notre fille. Comme nous sommes parents et que ce que nous mettions en cause (après discussion avec un psy spécialisé et d'autres profs) était la méthode "pédagogique" de l'enseignante, nous ne voulions pas aborder ça de front avec cette dernière (nous pensions que c'était trop intrusif, que cela aurait été inacceptable pour elle et mauvais pour sa relation avec notre fille). Nous nous en étions ouverts à la directrice, lui disant que nous avions un souci sur une question délicate et lui demandions son aide parce que nous ne voyions pas comme aborder ce souci avec l'instit concernée.

Elle en a discuté avec elle. Cela a donné quelques résultats pendant quelques temps, mais cette méthode était vraiment ancrée et l'instit a repris ("sinon comment voulez-vous qu'elle puisse se corriger?"). Nous avons donc expliqué à notre fille que nous n'étions pas d'accord avec la méthode, que nous avions fait ce que nous pouvions, que dans la vie cela arrivait parfois et qu'elle devrait être patiente.

Elle a compris et n'a plus pris ça comme "être nulle". Une fois que nous avons appris que l'année suivante elle devait garder la même prof, nous avons décidé de changer d'école. Maintenant, notre fille est très heureuse. »

Le test n'est qu'un instantané et, comme pour une photo, le résultat peut être flou. Il peut être influencé par le contexte et l'état de forme. On voit parfois des différences de plus d'un écart type pour la passation d'un enfant avec deux praticien.ne.s différent.e.s : le premier avait, d'après les parents, aggravé le stress du jeune, la deuxième l'avait mis en confiance et l'enfant a pu passer normalement son test.

Cela peut aider de se rappeler que le test n'est qu'une indication des performances cognitives, à un instant donné, et ne détermine pas qui on est ni ce que l'on vaut."

Comme d’autres caractéristiques particulières qui nous définissent mais ne se voient pas, le tout est de choisir comment, à qui et pourquoi on en parle.

Thierry de 40 ans, témoigne :
« J'en parle à des tas de gens que je choisis et ça ouvre de merveilleuses discussions (sur le sujet d'abord, puis, rapidement, sur tout le reste) - je n'en parle pas à tout le monde, je ne trouve pas cela utile - parfois je parle de certaines caractéristiques pour aider mes collègues à me comprendre (par exemple, si je reste 5-10 minutes presque immobile à mon bureau, penché en arrière, les mains derrière la nuque et regardant le plafond, pour résoudre un truc compliqué, cela mérite quelques explications - mais après avoir montré le résultat de ces cogitations ) »"

Nous confions nos enfants aux enseignant.e.s et il est important de partir avec un a priori positif – oui, nous pouvons faire confiance aux enseignants – sinon la relation risque de devenir tendue ce qui risque de retomber sur l’enfant. Il est tout à fait compréhensible que les parents ayant vécu de mauvaises expériences aient maintenant du mal à accorder cette confiance.

Cependant, il faut partir sur de bonnes bases : communiquez avec l’enseignant.e sur les points forts et les problématiques et réfléchissez ensemble. Demandez peut-être à l'enseignant.e, de vous rassurer en vous expliquant ce qu’elle / il compte faire, tenant compte de la situation.

Attention à ne pas confondre « expliquer » et « se justifier ». Si l’enseignant.e a l’impression que vous lui imposez de se justifier sur sa pratique professionnelle, elle ou il risque de mal le prendre, et ce, à raison ! N’oubliez pas que, sauf exception, vous n’êtes pas enseignant.e et que vous n’êtes probablement pas mieux placé.e qu'elle / lui pour prendre en compte tous les paramètres du groupe-classe et de l’école dans lesquels votre enfant évolue. Avec de la communication, de la compréhension mutuelle et si il y a un minimum de bonne volonté des deux côtés, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes. N’oubliez pas non plus que, a priori, l'enseignant.e n’a aucun intérêt à ce que votre enfant soit mal dans sa classe !

Si malgré tout l’enseignant.e est vraiment dépassé.e ou que pour une raison ou une autre la communication ne passe pas, faites appel à une aide extérieure ! Les professionnel.le.s sont aussi là pour ça. Ne laissez donc pas la situation s’envenimer mais demandez à un.e tiers de servir de médiatrice / médiateur entre vous et l’école ou de fournir un meilleur éclairage à l’enseignant.e sur la problématique rencontrée par la ou le jeune. Pour cela vous pouvez vous tournez vers les professionnel.le.s de l’école elle-même : centre PMS, éducatrices / éducateurs, pensez également aux autres enseignant.e.s de l’école qui ont déjà eu votre enfant dans leur classe et avec qui ça s’est bien passé. Sinon, demandez à un.e spécialiste extérieur à l’établissement scolaire, la ou le psychologue de votre enfant, par exemple de venir vous apporter l’aide nécessaire.

Il existe une brochure « Scolariser un élève à haut potentiel » émanant de l'Education Nationale Française (voir section documentation)."

Commencez par prévenir l’école. Prises assez tôt, certaines situations peuvent être enrayées par des actions concrètes. Tant que cela reste possible, veillez à ne pas rentrer en conflit avec l’école. Tout d'abord l’établissement scolaire sera un allié de taille pour lutter contre le harcèlement. Ensuite, un conflit avec le corps enseignant et/ou la direction risquerait de retomber sur votre enfant.

En parallèle, apprenez à votre enfant à faire face à la situation. Puisqu’il se retrouvera souvent isolé au moment de la situation de harcèlement, aidez-le à trouver une manière de réagir qui soit la « moins mauvaise » pour lui.

On peut apprendre à un enfant ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas, et à utiliser des techniques pour faire face :

Voici une méthode tirée d’un reportage sur le harcèlement scolaire aux Etats-Unis (Gracie Jiu-Jitsu Academy – Gracie Bullyproof Program) :

1. Commencez par dire à votre enfant que personne n’a le droit de disposer de lui ni de ses affaires.
2. Ensuite, lui dire que quand ça arrive, il faut faire face, regarder la personne dans les yeux et lui dire d'arrêter. Non pas le supplier mais lui dire un "stop" très clair.
3. Si la personne continue, la prévenir qu'il sera nécessaire de prévenir un adulte si elle continue et prévenir un adulte comme annoncé si ça continue.
4. Il faut évidemment que l’adulte prévenu intervienne (c’est pourquoi il est important que l’école soit prévenue de la situation).

Si le cycle du harcèlement est installé depuis longtemps, il faudra tenir bon et appliquer la méthode (quelle qu’elle soit) plusieurs fois avant que ça paye.

Pour aider votre enfant à (re)trouver la confiance en soi qui lui permettra de tenir tête, malheureusement parfois l’amour des parents seul ne suffit pas. Certaines activités ou certains sports peuvent aider: tous les hobbies où il faut se mettre en scène, théâtre, impro, danse, les sports d’équipe qui permettent de valoriser sa place au sein d’un groupe ou les arts martiaux et les sports de combats qui minimisent la peur de la confrontation avec l’autre.

Thierry témoigne :
« Notre fille avait fait une semaine de stage de karaté-judo, cela a suffi pour qu'elle n'ait plus peur du contact. Avant cela, elle anticipait le contact et se reculait, pas pratique pour faire face et regarder dans les yeux quand nécessaire… »

Pour plus d'informations de qualité scientifique concernant le harcèlement scolaire, voir le travail de Benoit Galland et le site de l'UCL : https://uclouvain.be/fr/sciencetoday/actualites/harcelement-scolaire-des-victimes-actives.htmlou le livre B. Galand, “Le harcèlement à l'école”, ed. Retz"

Ne mettons pas tous les centres PMS dans le même panier ! Si certains ont eu des mauvaises expériences, ce n’est pas le cas partout, loin de là. Gardez à l’esprit que souvent il ne s’agit pas de mauvaise volonté : les employés du PMS sont quand même là pour aider votre enfant. Les mauvaises expériences sont en général dues au manque d’information, de temps ou à des malentendus. Allez-y l’esprit ouvert et ce sera peut-être même l’occasion de sensibiliser votre centre PMS au HQI !

Et si, malgré tout, personne au centre PMS ne vous écoute, votre enfant aura vu que vous prenez ses problématiques à bras le corps.

Si vous expliquez à l'enfant ce qui est prévu, que ça risque de prendre du temps et que ça peut ne pas marcher du premier coup car ça peut dépendre de beaucoup de choses (dont la relation avec la personne rencontrée), elle ou il sera conscient.e que vous l'avez entendu.e et elle ou il pourra mieux accepter le temps « perdu » dans le cas où ça ne marche pas du premier coup."

Il n’y a pas de réponse facile à cette question, cela dépend de la philosophie de chacun. Mensa Youth n'a pas encore pris de position officielle sur cette question.

La question derrière la question c’est : à quoi serviraient des tests systématiques ? Que ferait-on de ces informations ?

L’avis de Thierry,
« J'aimerais que tous les enfants soient testés, comme pour les tests de vue, comme pour la mesure de la taille et du poids.

Cela donnerait un éclairage sur le fonctionnement et sur les besoins. C'est pour moi une caractéristique comme les autres, comme la taille ou le poids, qui peut entraîner des besoins spécifiques comme pour les autres caractéristiques quand particulièrement hors norme.

Je ne dis pas que des tests systématiques et à un coût raisonnables pour notre société seraient faciles à mettre en oeuvre et que notre société serait déjà en mesure de gérer efficacement l'information qui en résulterait. Je dis juste que c'est vers ça que je voudrais que notre société avance. Vers une société qui considère que le QI est une caractéristique comme les autres, ni plus, ni moins. Vers une société qui prend en compte les besoins spécifiques des enfants ou adultes qui sont hors-norme par rapport à cette caractéristique.

J'aimerais que les camarades de ma fille, s'ils apprennent qu'elle présente un HQI, disent quelque chose comme : "Tu présentes un HQI/HP? Ah ? ok... Tu peux me passer les chips steuplé?" »

Tous les centres PMS ne sont pas égaux en terme de profils engagés (ils n'ont pas encore tous des psychologues sensibilisés au HQI) ou en terme de quantité de personnel disponible par rapport au nombre de cas à traiter.

Toutefois, ces centres sont habilités à faire une première évaluation qui permet déjà d’aplanir les choses.

Le fait que cette évaluation soit gratuite (si l'enfant rencontre des difficultés) nous semble être un avantage.

Les centres PMS sont la deuxième ligne (la première ligne étant l'école) et sont en contact avec les acteurs qui permettent de mettre en place des solutions pour l'enfant.

Il y a plusieurs opinions concernant la détection de la précocité chez les jeunes enfants et sur la bienveillance des parents concernés. Mensa Youth n'a pas encore pris de position officielle sur cette question.

Une de ces opinions :
Autant savoir le plus rapidement possible ce qui peut faire du bien à nos enfants et ce à quoi faire attention. Il serait réducteur de penser que "parents qui veulent savoir" = "parents qui veulent pousser". Tous les parents ne partent pas avec les mêmes outils et avec les mêmes capacités. Certains parents sont mieux équipés pour s'occuper d'un.e jeune présentant HQI sans avoir besoin d'aide précoce, d'autres sont plus démunis et pourraient bénéficier d'un accompagnement approprié très tôt. Pour ce qui est du saut de classe, quand il est indiqué, il est souvent conseillé de le faire le plus tôt possible, et ce pour une meilleure adaptation de l'enfant. "

Il y a une différence fondamentale entre comprendre et intégrer !

On peut comprendre un outil mathématique (comme une division) mais ne pas l'avoir pratiqué assez pour que cet outil soit acquis. Cela peut poser des soucis plus tard quand une opération requiert l'usage de trop d'outils à la fois.

On voit parfois des ados présentant HQI « galérer » en math à partir de la troisième ou quatrième secondaire parce que, si elles et ils avaient bien compris à l'époque et étaient passés rapidement à autre chose, elles et ils n'ont jamais intégré ces outils et se retrouvent face à un mur avec trop de choses à gérer à la fois.

C’est la même chose pour les langues (français, langues étrangères, langues mortes) et les autres matières : si on n’acquiert pas les bases, il est difficile de consolider ses connaissances.

Il est important que l'enfant – et le parent ! – comprenne à quoi servent ces répétitions : que ça sert pour acquérir l'outil à long terme. Et, entre temps, prendre l’exercice comme un jeu qui permet aussi d’apprendre à se plier aux règles (si l’exercice est obligatoire, il est obligatoire pour tout le monde !).

S’il faut encourager l’enfant là où il excelle, il faut au moins autant l’encourager là où il est plus faible.

Tout d’abord parce que l’école est là pour enseigner à votre enfant des connaissances que, s’il n’apprend pas à ce moment-là, il aura beaucoup plus difficile à acquérir plus tard. Communiquer correctement à l’écrit et à l’oral dans sa langue maternelle et dans une ou deux langues étrangères, connaître un minimum sur son environnement, maîtriser les concepts de base du calcul ou des mathématiques, etc… Tout cela lui sera utile et nécessaire quel que soit son « destin ».

Ensuite parce que les « forces » et les « faiblesses » peuvent changer au cours de la vie de l’enfant, selon ses motivations et ses dispositions. Il serait dommage de définir son avenir sur base des notes qu’il a obtenu au dernier bulletin !

Autre raison : l’apprentissage de l’effort. Un enfant à qui on permet d’abandonner dès qu’il n’y arrive pas sera bien mal équipé pour faire face à l’effort dans sa vie future… Sans compter que creuser l'écart entre forces et faiblesses risque d'entraîner un inconfort, voire une souffrance.

Extrait de l'article : Grégoire, J. (2020). Les différences intellectuelles entre garçons et filles, 35 ans d’évolution du WISC-R au WISC-V. A.N.A.E., 169, 673-681.

Les échelles de Wechsler […] procurent non seulement une mesure globale de l’intelligence sous la forme d’un QI, mais aussi des mesures de plusieurs facettes de l’intelligence qui nous permettent d’examiner certaines compétences intellectuelles susceptibles de fonctionner de manière différenciée en fonction du sexe des individus. Un autre avantage des tests de Wechsler est la qualité de leur construction. Les subtests et échelles composites (QI et Indices) ont toujours été élaborés avec soin et procurent des mesures dont la validité et la fidélité sont démontrées. Peu de tests d’intelligence possèdent des qualités métriques du niveau des échelles de Wechsler.

L’échelle d’intelligence de Wechsler pour les enfants (WISC) est un des tests cliniques les plus utilisés en France, en Belgique et en Suisse. La version française de sa 5e édition est parue en 2016 et son utilisation tend à se généraliser en clinique de l’enfant et de l’adolescent. Cette nouvelle édition représente une évolution majeure. À la différence des versions précédentes, elle se base explicitement sur le modèle de l’intelligence, élaboré par Carroll et par Cattell et Horn, qui est aujourd’hui désigné par l’acronyme CHC. Ce modèle hiérarchique de l’intelligence comprend trois niveaux. Au premier niveau se trouvent les aptitudes cognitives élémentaires. Le second niveau du modèle comprend un nombre réduit d’aptitudes de grande étendue qui, chacune, coordonne une gamme d’aptitudes du premier niveau. Enfin, au sommet du modèle, une aptitude général intègre l’ensemble des aptitudes et justifie le calcul d’une note globale au test, en l’occurrence un QI [quotient intellectuel].

Le WISC-V mesure cinq aptitudes de grande étendue du modèle CHC : l’intelligence cristallisée (Gc), l’intelligence fluide (Gf), le traitement visuel (Gv), la mémoire à court terme (Gsm) et la vitesse de traitement (Gs). Ces aptitudes sont mesurées respectivement par les Indices Compréhension verbale, Raisonnement fluide, Visuospatial, Mémoire de travail et Vitesse de traitement. Chaque indice est évalué à l’aide de deux épreuves. Parmi les dix épreuves servant au calcul des cinq indices, sept sont également utilisées pour calculer un QI. Cette nouvelle organisation du WISC peut déconcerter les praticiens habitués à calculer le QI sur la base de toutes les épreuves servant au calcul des indices. Par ailleurs, l’introduction de nouvelles épreuves, la révision des plus anciennes et, surtout, le remplacement de l’ancien indice Raisonnement perceptif par deux nouveaux indices (Raisonnement fluide et Visuospatial), obligent les praticiens à revoir leurs représentations de ce que mesurent effectivement les indices et de ce qu’ils peuvent apporter à la compréhension clinique du fonctionnement cognitif.